Author And In Collaboration with ADR Arbitration Chambers
Par Me Nicolas Torrent
Titulaire du brevet d’avocat (Genève, Suisse)
AVOCATS ET SERVICE EN LIGNE À LA CLIENTÈLE RÈGLES D’HYGIÈNE, TRAVAIL À DISTANCE ET PERSPECTIVES POUR LE FUTUR POST-COVID 19
1. La situation évolue, nos clients évoluent, nous évoluons
1.1 La situation évolue – état des lieux
En tant qu’individus ou entreprises, nous nous organisons progressivement pour effectuer nos tâches de la manière qui nous convient le mieux. Et nous itérons quotidiennement, améliorant notre façon de fonctionner, en fonction de nos priorités. Cette manière qui nous convient n’est pas optimale ou déficiente en elle-même; simplement, elle nous convient le mieux.
Pour réaliser ces tâches, nous utilisons et leur allouons nos ressources (temps, disponibilité d’esprit, argent, équipes, matériel) selon nos priorités, des critères d’allocation de ressources qui nous sont propres. D’après mon expérience, dans les études d’avocat, ces critères comprennent souvent:
- Respecter les règles sur la profession d’avocat et des codes de déontologie;
- Trouver de nouveaux clients;
- Respecter le devoir de diligence, des délais et autres règles de procédure;
- TimeSheet et recherches juridiques;
- Encaissement de factures.
Or, ces critères d’allocation de ressources ne nous laissent guère le temps de nous tenir informés des évolutions du marché, d’effectuer des enquêtes de satisfaction auprès des clients, de découvrir les nouveaux outils technologiques qui arrivent sur le marché.
Ainsi, un avocat choisira souvent de prendre un entretien ou un déjeuner client – même si celui-ci n’est pas prioritaire – plutôt que de recevoir un représentant voulant lui proposer une solution de gestion de documentation. Il ne s’agit pas d’une erreur – il s’agit d’une décision allouant des ressources en priorité à la clientèle, par rapport à la modernisation de son étude.
Souvent, les priorités des avocats n’allouent que peu de ressources à la satisfaction client, à la modernisation de l’étude et à l’écoute des tendances du marché.
Il en résulte un décalage croissant entre les attentes des clients et les services juridiques proposés par les avocats. Ainsi, depuis de nombreuses années on observe une stagnation du marché du droit [PDF]1:
“In terms of demand growth for law firm services (…) stagnation continued in 2019, with demand growth virtually flat from the preceding year.”
Et ceci était la situation ante-covid 19. Il semble que cette situation soit appelée à se péjorer post-covid. La façon de fonctionner traditionnelle apparaissant peu compatible avec les exigences d’hygiène pour bloquer la propagation du coronavirus.
1.2 Nos clients évoluent – Tendances dans les autres industries et l’amélioration continue
Dans les autres industries, on observe naturellement l’utilisation d’autres critères d’allocation de ressources. Mais on observe surtout l’utilisation d’un processus d’amélioration continue.
Ce processus permet, en résumé, de définir des indicateurs de performance pour l’entreprise et de mesurer l’évolution de ces indicateurs. Ceux-ci révèlent notamment leur importance et leur utilité lorsque l’entreprise souhaite tester une nouvelle idée ou un nouveau service sur sa clientèle ou lorsqu’elle souhaite améliorer sa performance.
Dans le cas d’une étude d’avocat, on peut imaginer de mesurer – par exemple – les indicateurs suivants:
- Satisfaction client – via un formulaire de satisfaction
- Taux de succès de l’étude en procédure
- Taux de succès de de l’étude en négociation
- Taux d’encaissement des factures et rapport entre le montant finalement encaissé et le montant de la facture initiale
- Taux de clients qui font appel à nouveau aux services de l’étude
- Rapidité de traitement d’une demande client – combien de temps un client doit-il attendre en moyenne avant de recevoir une réponse de son avocat?
- Combien de clients sont amenés par un client satisfait?
- Visibilité de l’étude et retours clients sur les médias sociaux
Quels que soient les indicateurs de performance choisis par l’étude, il est important pour elle de les surveiller constamment, car ils lui permettront à la fois de détecter une tendance préjudiciable – et donc la nécessité de prendre des contre-mesures – ou de savoir quelles décisions/actions prendre si elle souhaite améliorer sa performance sur un indicateur ou de manière générale.
L’amélioration continue consiste à chercher, en continu, à améliorer nos indicateurs de performance en fonction de nos objectifs stratégiques.
Ceci est important car, en parallèle, nos clients évoluent et s’habituent à d’autres façon de consommer. Les géants de l’internet investissent en effet des sommes colossales dans la satisfaction client et dans la recherche sur les comportements utilisateur. Ainsi, leurs produits sont souvent les plus attirants et faciles à consommer pour la clientèle. Les tendances définies par les GAFAM et autres grandes plateformes internet sont ainsi reprises par la majeure partie des acteurs du marché. Ainsi, Coop@home
2 affiche les produits de sa boutique en ligne selon les mêmes codes qu’Amazon et le “like” de Facebook s’est propagé sur la majeure partie des plateformes en ligne, comme le 20min (qui, comme Facebook, n’autorise pas le “dislike” pouce bleu vers le bas).
Le client, progressivement, s’est habitué à cet environnement et ses modes de consommation. Il s’attend ainsi à pouvoir lire des avis d’autres consommateurs, à consulter une évaluation de service, à pouvoir commencer une démarche en ligne, à gérer ses données personnelles et disposer d’un compte utilisateur.
Si l’industrie du droit n’est pas compatible avec toutes ces évolutions, elle est certainement compatible avec certaines d’entre elles; il appartient à chaque étude d’envisager quels outils sont pertinents pour son activité et, pour ce faire, elle doit définir ses objectifs commerciaux.
C’est à ce stade que nos critères d’allocation de ressources évoqués plus haut agissaient en obstacle à l’évolution des études. Aucun d’eux ne permettait d’allouer des ressources, telles que du temps et de la disponibilité d’esprit, pour mesurer la performance de l’étude au moyen de ses indicateurs – encore moins pour mettre en oeuvre un système de management pour leur gestion et leur maintenance.
Ceci a toutefois été remis en cause par la covid-19. En effet, le respect des règles professionnelles, réglementaires et contractuelles a contraint les avocats à prendre en compte les nouvelles technologies.
1.3 Nous évoluons – Le travail à distance rendu nécessaire par la covid-19
Quel que soit le modèle prédictif examiné, il est vraisemblable que la pandémie de covid-19 ne soit pas prête à s’éteindre, n’en déplaise à certains dirigeants. La plupart des modèles la voient encore présente en 2022. La distanciation sociale semble dès lors devoir perdurer au point qu’elle devrait progressivement entrer dans nos habitudes comportementales – dont une persistance du travail à distance.
Ainsi, récemment, de grandes entreprises ont commencé à réévaluer leur besoin en immobilier3: “Selon une enquête du géant du conseil immobilier Cushman & Wakefield, réalisée en avril auprès de 300 entreprises dans le monde, 89% d’entre elles estiment que le recours au travail à distance se poursuivra au-delà de la pandémie.”
Ainsi, de nombreux consoeurs et confrères se sont également adaptés et ont travaillé davantage à distance. Les tribunaux ne s’étant pas arrêtés avec la pandémie, les avocates et avocats, se sont vus contraints d’explorer les outils technologiques afin de respecter leurs obligations contractuelles et réglementaires.
La covid-19 a ainsi eu pour effet inattendu d’intégrer la technologie dans les critères d’allocation de ressources des avocates et avocats.
Pour les études d’avocats, ceci présente des avantages: on peut notamment envisager une opportunité de réduction des coûts en réduisant la taille des locaux. Cette possibilité n’est pas anecdotique, car toute entreprise cherche en permanence à réduire ses coûts – en accord avec son modèle économique – afin de rester compétitive. Il va de soi que chaque étude d’avocat a sa propre clientèle et ses propres besoins, ses propres services, son propre modèle économique; une solution globale n’existe pas.
Ainsi, une grande étude de la place appliquant une stratégie de différenciation concentrée sur une très haute – et toujours plus haute – qualité de service aura une structure de coûts et un modèle économique bien différents de celles d’une étude boutique spécialisée.
Quoi qu’il en soit, chacune d’elles pourra saisir l’occasion de s’interroger sur nombre de facteurs pouvant influencer sa structure de coûts et – par voie de conséquence – sa rentabilité. Ainsi, l’étude pourrait se demander:
- Si ses dossiers peuvent être entièrement numérisés pour éviter le stockage physique;
- Si l’étude fournit essentiellement des services sur internet ou chez le client et pourrait donc se passer de salles de réunion;
- Si les collaborateurs et associés ont besoin d’être physiquement présents dans des locaux de l’étude toute la semaine ou non – certains préférant travailler à distance pour éviter les interruptions;
- Quel est le besoin réel en surface de travail et si une optimisation est possible;
- Si la qualité des locaux est en adéquation avec les demandes de la clientèle: celle-ci est-elle d’accord de payer plus pour être reçue dans de beaux locaux ou, au contraire, refuserait-elle (ou refuse-t-elle) de payer un surplus pour cette qualité?
- …
Toutes ces questions reviennent à mettre l’accent sur le client en le plaçant au centre des préoccupations et à ainsi appliquer le concept de “Customer-centricity4”. Ainsi, le client et sa satisfaction pourraient occuper une place plus importante dans les critères d’allocation de ressources des études d’avocats.
Être customer-centric, i.e. centré sur le client, demande de pouvoir mesurer et améliorer sa performance en permanence par rapport aux objectifs stratégiques et à la satisfaction du client.
2. Quels services en ligne pour le client post-covid?
2.1 Les règles de l’OSFP5 risquent d’être coûteuses et rendre complexe le travail en étude
Servir un client post-covid va demander de l’adaptation. Ainsi, non seulement les contacts physiques sont appelés à être durablement réduits mais la clientèle, soucieuse de sa santé, devrait également privilégier les prestataires de services juridiques qui lui évitent de se déplacer. Ainsi, l’entretien traditionnel en l’étude devrait devenir moins fréquent.
La réglementation, elle, engendre un changement important dans la gestion de l’étude et ses coûts. L’OSFP prévoit notamment dans son Plan pour les entreprises dont l’activité comprend du travail de bureau et un contact occasionnel avec la clientèle [PDF]6 les mesures suivantes pour l’accueil physique des clients (non-exhaustif):
- À leur arrivée, les clients se lavent les mains à l’eau et au savon. Mettre à disposition une possibilité de se laver les mains avec du savon ou, si ce n’est pas possible, du désinfectant pour les mains. Informer la clientèle.
- Les clients peuvent garder une distance de deux mètres entre eux. Ne pas aménager de zone d’attente, ou alors installer des chaises espacées de deux mètres et condamner des places sur les bancs avec du ruban de signalisation.
- Ne pas toucher les objets appartenant à la clientèle (p. ex. ne pas suspendre leur veste).
- Si possible, laisser les portes ouvertes afin qu’il ne soit pas nécessaire de les toucher.
- Les personnes évitent de toucher les surfaces et les objets.
- Enlever les objets inutiles que les clients pourraient toucher, p. ex. les magazines et les documents dans les salles d’attente et dans les parties communes (comme les coins café et les cuisines).
- Privilégier le paiement sans contact.
- Séparer les différentes zones : zones de passage, zones de travail et zones d’attente. Indiquer la distance à respecter à l’aide de marquages au sol ou de ruban de signalisation. Si nécessaire, indiquer clairement les voies et les marques de distance avec un ruban adhésif de couleur.
- Déterminer le nombre de personnes pouvant être présentes dans l’établissement (collaborateurs et clients) de sorte qu’une distance de deux mètres puisse toujours être maintenue.
- Demander aux clients de prendre rendez-vous avant de se rendre dans l’entreprise. Éviter ou réduire la clientèle de passage.
- Si possible, ne proposer des entretiens de conseil que sur rendez-vous, ou utiliser des moyens de communication numériques (p. ex. téléphone, vidéoconférence).
- Garantir le maintien d’une distance de deux mètres dans les salles de réunion et limiter le nombre total de collaborateurs à une personne pour 4 m2 environ. Condamner ou supprimer des sièges dans les salles de réunion et de séjour afin de respecter les distances.
- Proposer d’autres possibilités d’interaction aux clients vulnérables (p. ex. entretien téléphonique, représentation par un proche).
- Afficher les mesures de protection de l’OFSP devant chaque entrée.
- Informer les clients que les personnes malades doivent être placées en auto-isolement, conformément aux consignes de l’OFSP.
Ainsi, non seulement les entretiens traditionnels physique en l’étude devraient décroître, mais le coût de leur mise en oeuvre devrait augmenter significativement – avec la menace par ailleurs constante de l’inspection du travail: mise en place de procédures complexes et de nettoyages fréquents, stock de savon et gel hydroalcoolique, interruptions fréquentes du travail, etc. A noter que cette évaluation du coût ne tient pas compte du risque accru pour l’équipe de l’étude d’elle-même contracter la covid-19 et se retrouver ainsi handicapée, potentiellement à une période délicate.
Il est à relever que ces règles seront difficilement mises en oeuvre dans certaines plus petites structures, exposant ainsi davantage avocats et clients.
Ces exigences, et le coût de leur mise en oeuvre, combinés au risque sanitaire, devraient ainsi conduire avocates et avocats à une digitalisation anticipée et à repenser leurs services, avec un accent tout particulier sur la fourniture de services en ligne.
2.2 Le service en ligne pour la clientèle – que lui proposer?
Penser les services au client de façon customer-centric, c’est-à-dire centrée sur le client, doit conduire l’étude à se demander comment le client peut effectuer chacune des tâches qu’il effectuerait normalement selon les process traditionnels.
La réponse à cette question dépend principalement des objectifs stratégiques de l’étude et de ses indicateurs de performance. Mais nous pouvons donner quelques exemples de tâches que le client pourrait devoir accomplir en ligne:
- Comment prendre rendez-vous?
- Comment transmettre un dossier?
- Comment conduire un entretien avec le client et les collaborateurs?
- Comment évaluer un dossier en interne avec l’équipe et proposer un debrief au client?
- Comment préparer le client à l’audience?
- Comment le tenir informé de l’évolution de son dossier?
- …
C’est ici que le site web de l’étude peut prendre une importance particulière. Bon nombre de services peuvent en effet être rendus au client par l’intermédiaire du site web de l’étude, qui peut ainsi devenir un élément à part entière du modèle économique de l’étude. A titre personnel, il me paraît évident qu’un site web d’une étude doit être conçu pour générer de la clientèle – si certains parmi vous souhaitent un conseil, n’hésitez pas à me contacter par email: nicolas.torrent@elex.io.
Parallèlement au site web, des outils tels que Jitsi 7(pour la vidéo conférence) peuvent aider, zoom n’étant pas considéré comme sûr8. On peut aussi songer à la numérisation des dossiers clients, via un service cloud, dans le respect des recommandations de la FSA9 et des plateformes de travail collaboratif pour avancer sur les dossiers client et travailler en équipe, à distance.
L’investissement dans les outils technologiques apparaît ainsi d’autant plus justifié aujourd’hui et peut permettre aux avocats de moderniser leur offre, réduire leurs coûts et contrer la stagnation du marché du droit.
Par surabondance de motifs, le déploiement de la plateforme Justitia 4.010 est également appelé à avoir un fort impact sur la digitalisation des études et des process. Cela me semble une bonne raison de commencer déjà ce travail de modernisation.
3. Gestion d’une équipe à distance – quelques propositions
Il ne paraît pas inutile de proposer quelques pistes pour aider à l’organisation du travail à distance. Voici un résumé de celles qui me paraissent le plus important:
- Fonctionner par objectifs: un collaborateur qui travaille à distance livrera en principe de meilleurs résultats s’il s’est vu fixer des objectifs clairs à atteindre. Exemple: Réaliser un projet de courrier; rédaction de la duplique, effectuer une recherche juridique sur tel ou tel sujet.
- Chaque objectif doit être associé à un délai: le collaborateur doit savoir quand chacun des objectifs est dû.
- Clarifier les critères d’évaluation des objectifs: il est important pour le collaborateur de comprendre selon quel(s) critère(s) son travail sera évalué. L’objectif est ici d’éviter les itérations inutiles ou le travail superflu. Exemple: travail de fond, structuré, sans fautes, selon la stratégie discutée, mise en page non-nécessaire à ce stade.
- Utiliser un outil de suivi d’objectifs: Pour avoir un aperçu de l’avancée du travail, il est très utile d’utiliser un outil de gestion – de nombreux outils sont disponibles sur internet mais un simple calendrier Outlook ou une fiche Excel pourront faire l’affaire.
- Responsabiliser le collaborateur: Lorsque le collaborateur travaille à domicile, sa réalité et son environnement sont différents. Ainsi, il peut notamment avoir des urgences domestiques. Responsabiliser le collaborateur signifie principalement partir du principe que le travail sera livré dans les délais. Si le travail exige des vérifications intermédiaires, alors celles-ci devraient idéalement être placées dans l’outil de suivi des objectifs. Le corollaire de la responsabilisation est que, du moment que le travail est livré dans les délais, il n’est pas nécessaire de savoir ce que fait le collaborateur ou le collègue à telle ou telle heure de la journée. Seul importe qu’il ou elle soit présent ou présente aux moments convenus et qu’il y ait une réactivité en cas d’urgence.
- Priorisation des objectifs: Lorsque des objectifs sont fixés, il est important de convenir avec le collaborateur quels objectifs peuvent être livrés pour quels délais. Les délais de livraison sont idéalement convenus d’un commun accord, sous réserve de délais légaux qui s’imposent d’eux-mêmes. En effet, il est souvent contre-productif d’imposer un délai sans tenir compte de la charge de travail du collaborateur; celui-ci la connaît mieux et connaît également mieux sa force de travail. Fixer les délais et priorités avec le collaborateur contribue à responsabiliser ce dernier.
- Exploiter les outils collaboratifs: On trouve de nombreux outils sur internet qui permettent à une équipe de travailler en commun sur un projet: cloud sécurisé, gestion d’objectifs, gestion de documents, gestion de versions de documents, répertorier les recherches, priorisation des tâches, transfert de relais à la prochaine personne dans la chaîne, etc. Ces outils permettent de mieux suivre l’évolution d’un projet (soit un ensemble d’objectifs) et de détecter les éventuels blocages.
- Sécuriser les échanges: Dans un tel contexte, il est fortement recommandé de s’assurer que les échanges sont sécurisés – l’envoi d’emails n’est souvent pas considéré comme sûr.
- Clarifier les rôles: Chacun doit savoir à qui s’adresser pour chaque requête; ainsi les responsabilités devraient être clairement établies pour fluidifier les échanges et éviter que l’équipe ne se gêne.
- Itérer: Il est vraisemblable que les premiers essais révéleront des dysfonctionnements; en effet, s’habituer à une nouvelle façon de travailler demande du temps. L’équipe affinera toutefois progressivement ses process pour que le modèle initial devienne efficient. L’importance est de pouvoir faire évoluer le travail à distance pour que l’équipe gagne en efficacité. Attention toutefois : certains points, tels que la sécurité, ne devraient pas être sujet à régression.
4. Conclusion
Chaque étude a sa propre réalité, son organisation, sa structure, ses ressources et ses priorités. Il semble toutefois clair que chacune sera impactée – de façon positive ou négative par ailleurs – par la pandémie et l’évolution sociétale qui en découle. Cet article avait pour but d’explorer les pistes à disposition des études et contribuer à la réflexion.
Le point essentiel pour l’avenir de la profession étant à mon sens que la façon de fonctionner traditionnelle risque de devenir plus coûteuse et moins acceptable pour les clients, ce qui était d’ailleurs déjà le cas avant la pandémie vu la stagnation du marché du droit malgré le contexte d’une économie croissante.
Ma proposition modeste est de saisir l’occasion pour repenser les services de l’avocat autour du besoin client, de repenser la façon de fonctionner et de réaliser les adaptations nécessaires en explorant notamment les opportunités offertes par un site web performant, les outils collaboratifs et la digitalisation en général.
Mon expérience dans le domaine de la digitalisation aurait tendance à montrer qu’il faut du temps à une équipe pour adopter de nouvelles façons de travailler, développer des réflexes et se sentir à l’aise avec et comprendre les clients / s’adapter aux clients.
Plus l’équipe est à l’aise avec les outils, plus elle comprend et peut influencer ses indicateurs de performance, mieux elle connaît les besoins de ses clients, et plus elle est capable d’être pertinente pour la clientèle. Commencer tôt signifie prendre une avance qu’il sera difficile à la concurrence de rattraper.
Si certains parmi vous souhaitent évoquer leur situation de manière plus concrète, n’hésitez pas à m’écrire sur nicolas.torrent@elex.io.